La dérive présidentialiste de la Ve République

Constat et propositions pour en sortir

 

A l’heure où le Président de la République cherche un nouveau souffle pour son second quinquennat, The Good Lobby publie une étude sur la dérive présidentialiste des institutions, dressant le constat –largement partagé – d’un déséquilibre de moins en moins tenable, et proposant quelques pistes pour en sortir.

Notre conviction est qu’en faisant du magistrat suprême le grand horloger omniscient, cette hyper-présidentialisation des institutions manque son but : donner une tête à l’Etat, car le Président s’essouffle, seul en première ligne.

Les pouvoirs propres du chef de l’Etat, tels qu’ils étaient conçus à l’origine, répondaient à un besoin de transcendance. Au-delà de la mêlée, les institutions devaient ménager une échappée. D’abord pour éviter la paralysie des institutions. Ensuite pour garantir la stabilité du système politique par le surplomb d’une institution. Le droit d’arbitrage du Président doit permettre de dépasser les clivages qui, jadis, ont empêché de faire la guerre en Indochine et en Algérie ; c’est un pouvoir étroitement lié à une finalité, la cohésion nationale.

La possibilité pour le Président de la République de désavouer le Gouvernement ou de dissoudre l’Assemblée nationale répond à ce besoin. Or, ces atouts sont aujourd’hui dévitalisés, à mesure que les présidents s’enfoncent dans une impopularité chronique – Nicolas Sarkozy, François Hollande, Emmanuel Macron ont mis moins d’un an à passer sous les 30% d’approbation dans les sondages – et qu’ils s’éloignent de la figure, rassembleuse, de « père » de la Nation. Plus grave, l’hégémonie présidentielle décrédibilise les autres institutions parfois perçues comme des courtisans salariés du Château ou des potiches parlant à la dictée du Prince.

65 ans après l’adoption de la constitution de la Ve République, il est temps de reconnaître que nos institutions ont profondément muté, et qu’elles ne répondent plus ni à l’esprit de ses fondateurs, ni aux enjeux d’une société civile de plus en plus agile, s’informant facilement et souhaitant être plus étroitement associée aux décisions publiques.

 

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